En conférence, ou même sur internet en général, on a toujours tendance à parler de sujets techniques sous un prisme positif: la nouvelle technologie (ou pratique) qu’on a introduite avec succès, le service qu’on a réussi à "scale", la tranformation d’entreprise qu’on a réussi (microservice, DevOps…​)

C’est très intéressant, mais généralement le moment le plus intéressant d’une conférence n’est pas pendant la conférence elle même mais à côté: dans l’espace sponsor, pendant la pause repas, au bar le soir.
Là, les langues se délient, tout le monde commence à parler honnêtement et surtout à parler de ce qui ne marche pas, à exposer leurs vrais problématiques et à décrire les plus grosses dingueries techniques qui tournent en prod.

En deux heures, on peut avoir des REX honnêtes apportant beaucoup plus que les 2 jours de conf qui viennent de se dérouler. Des choses que personne n’oserait dire en talk.

Sur scène, on représente notre entreprise. C’est donc forcément très compliqué d’arriver avec un discours type Jean Pierre Coffe "C’est de la merde" et de passer la stack technique à la sulfateuse. Pourtant ce type de talk aurait une énorme valeur ajoutée.

Imaginez une Dette Technique Conf. La règle serait simple: devoir présenter un système pourri qui tourne actuellement en production. Pas le droit de tricher à base de "c’était le legacy on vient de migrer à la nouvelle solution toute jolie", le truc doit être utilisé intensivement au quotidien, sinon c’est pas marrant.

Pourquoi ce système (ou pratique, technologie…​) a été mis en place ? Quelles ont été les erreurs ou préconceptions qui ont conduit à l’implémentation actuelle ? Pourquoi on est forcé de continuer de vivre avec ce truc pourri alors qu’on aimerait bien s’en débarrasser ? Qu’elles sont les souffrances qu’il crée au quotidien ? Qu’est ce qu’on a appris grâce à lui, et comment nous éviterons de faire les mêmes erreurs ?

Le tout saupoudré avec une bonne dose de sel et d’humour bien sûr.

Bref, on se focus sur le négatif et sur nos gros points de douleurs actuels avec une bonne dose d’honnêteté pour en tirer du positif. On a tous des trucs dégueulasses qui tournent en production, on fait tous des erreurs, et c’est comme ça qu’on apprend.
Pourquoi ne pas en faire bénéficier le reste de l’industrie ? Et surtout, est ce que des boîtes oseraient se prêter au jeu ? Pas si sûr.